92.
Une grille en fer s’ouvrit lentement sur le toit du petit immeuble.
Des colonnes de fumée dispersées par le vent brouillèrent temporairement la vision de David Hudson. Il se trouvait à moins de quarante mètres du Cobra.
Le colonel Hudson commença par avancer prudemment puis, tel un athlète victorieux, il se mit à trotter vers l’hélicoptère. Il avait réussi. Ils avaient accompli leur mission, à la perfection. L’opération Green Band était enfin terminée.
L’ivresse soudaine de la victoire est toujours extraordinaire à savourer.
Hudson ne s’aperçut de la présence de l’homme posté sur le toit que lorsqu’il arriva à la hauteur de celui-ci. Son cœur lui remonta dans la gorge. Il s’était montré négligent.
Une fois, une seule fois auparavant, il avait omis de tout vérifier, de parer à toutes les éventualités.
— Vous pouvez vous arrêter ici, colonel.
Le visage et les épaules masqués par la fumée, une silhouette émergea de derrière le réservoir d’eau. Une main, qui brandissait un revolver, précéda le reste du corps. Puis un visage apparut dans la lumière.
François Monserrat se tenait, entièrement exposé, devant le colonel Hudson.
Monserrat sourit – un sourire de triomphe ultime.
— Félicitations, colonel. Vous avez presque réussi le crime parfait.